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Polyglot: How I learn languages, de Kató Lomb

Kató Lomb (1909-2003) était une traductrice, interprète et linguiste hongroise qui n’a commencé à apprendre les langues étrangères qu’à l’âge adulte (elle en maitrisait 16 à la fin de sa carrière). Elle a étudié l’anglais à l’âge de 34 ans pour des raisons économiques (elle cherchait à travailler comme professeur de langues) puis elle s’est initiée au russe en 1941 et à peine quatre ans plus tard, elle était engagée comme traductrice et interprète au Budapest City Hall.

Polyglot : How I learn languages fut écrit en 1970, traduit en anglais et réédité plusieurs fois depuis (la dernière réédition, celle que j’ai lue, date de 1995). L’auteur y parle de sa propre expérience dans un style agréable et facile à lire, largement ponctué d’anecdotes tant personnelles qu’issues de l’histoire d’autres personnes.

À la lecture des premiers chapitres, j’ai été tout d’abord conquise. Le propos me plaît, correspond à ma propre façon de voir les choses et va même jusqu’à nommer explicitement des idées ou concepts jusqu’alors présents, mais de manière floue, quasi-inconsciente dans mon esprit. Puis, petit à petit, je commence à émettre certaines réserves voire certains désaccords. Ce ne serait pas bien grave si certains propos ne m’avaient pas carrément hérissé le poil. Heureusement, ce n’est pas le plus important dans cet ouvrage qui contient tout de même un certain nombre de choses intéressantes.

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Jag talar lite svenska : bilan de mon séjour en Suède

Du 6 au 13 août, je me suis envolée pour la Suède afin de découvrir ce pays dont j’ai décidé d’apprendre la langue et j’en ai profité pour mettre en pratique les quelques bribes déjà acquises. Au programme, huit jours entre Göteborg et Stockholm.

1) Les clichés balayés

Au-delà du véritable coup de cœur que j’ai ressenti pour ce pays, j’ai également été très agréablement surprise de voir qu’il m’était facile de pratiquer mon suédois. En effet, avant de partir, j’avais beaucoup entendu que tous les Suédois parlaient parfaitement anglais et qu’il serait par conséquent compliqué de pratiquer mon suédois balbutiant.

Lors de mon séjour, c’est presque l’inverse qui s’est produit : lorsque je m’essayais à quelques mots de suédois, la personne à qui je m’adressais me répondait alors volontiers dans sa langue et c’était moi qui étais parfois obligée de demander à ce que l’on me répète les choses en anglais. Plus étonnant encore, je suis tombée sur une Suédoise ne parlant pas anglais, et ce, en plein centre-ville de Göteborg ! Comme quoi, les clichés ont la vie dure.

Et d’ailleurs : non, tous les Suédois ne sont pas de grands blonds aux yeux bleus.

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Les Apprentis Polyglottes #5

Après un mois de juin particulièrement productif, mon mois de juillet est beaucoup plus mitigé. Tout d’abord, car j’ai commencé à travailler et ai donc eu moins de temps à consacrer à mes langues, mais aussi à cause de certaines préoccupations personnelles qui m’ont un peu détournée de mes objectifs ces dernières semaines.

I) Bilan du mois de juillet

Suédois

Le gros point noir de juillet, c’est le suédois. Je m’étais fixé des objectifs très ambitieux, car je voulais progresser un maximum avant mon séjour en Suède. Malheureusement, je ne m’y suis pas du tout tenue. Je me suis mis trop de pression, transformant en corvée ce qui devrait être exclusivement un plaisir ! Du coup, j’ai volontairement mis le suédois de côté, en me focalisant sur ce qui me faisait envie afin d’éviter de me dégouter bêtement de cette langue.

Résultat, je n’ai quasiment rien fait de ce que j’avais prévu : j’ai lu le premier chapitre de mon livre pour enfant qui s’est avéré d’un niveau plus élevé que je ne pensais (adolescent), et surtout vraiment rebutant. C’est sûrement ce qui m’a bloquée par la suite… Niveau grammaire, je n’ai étudié qu’une seule leçon d’Assimil. Mais pour compenser, j’ai commencé à chercher de la musique en suédois. J’ai découvert quelques artistes qui me plaisent et j’essaie donc de privilégier l’écoute de façon plaisante. J’ai également commencé à rentrer du vocabulaire et des phrases dans un logiciel de répétition espacée (le bien connu Anki).

Bilan : 0 objectif atteint, mais j’ai appris à relativiser, à ne pas trop me mettre la pression (l’apprentissage des langues doit rester un plaisir) et je me remets doucement au suédois pour le plaisir.

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« La traduction littéraire, avant d’être un métier, c’est une passion » Entretien avec Corinne Atlan (2/2)

Suite et fin de l’entretien avec la traductrice Corinne Atlan. La première partie est disponible [ici !]

Du Bout des Lettres : Comment procédez-vous lorsque vous traduisez un roman du japonais ?

Corinne Atlan : Je commence toujours par faire un premier jet très proche du texte original. Je reste très littérale et j’obtiens un texte « entre-deux ». Ce n’est plus du japonais mais ce n’est pas encore tout à fait du français. À ce moment-là, il y a déjà quelque chose qui se dégage : les sons, la phrase, le rythme. Je crois qu’idéalement, il faudrait appliquer à la traduction de roman les mêmes principes qu’à la traduction de poésie. Il faudrait toujours tenir compte du rythme et des sons. L’ordre des mots, c’est autre chose. Quand j’étais étudiante, on nous répétait qu’il fallait essayer de conserver l’ordre des mots. Or, la structure de la phrase japonaise est inversée par rapport au français et, je me suis aperçue, par exemple en traduisant des haïkus, que j’étais parfois plus proche du texte en inversant, en mettant le début à la place de la chute, parce qu’alors le texte français devenait beaucoup plus fort et collait mieux à ce qui était exprimé en japonais. Ce qu’il faut avant tout respecter, même dans le roman, c’est la chair du texte : la sonorité, le rythme, la longueur. Lorsqu’on est obligé de faire une longue périphrase, c’est toujours embêtant. Je le fais aussi, bien sûr, il y a des cas où on ne peut pas faire autrement, mais j’ai toujours l’impression de tricher un peu.

D.B.d.L. : Vous n’avez jamais recours aux notes ?

C.A. : Non, pas de note. Je ne suis pas trop favorable aux notes. Si on est obligé de mettre une note, c’est que quelque part, on a renoncé à quelque chose. Sauf s’il s’agit d’un ouvrage savant, ou d’un roman historique.

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Les Apprentis Polyglottes #4

C’est l’heure d’un nouveau bilan pour les Apprentis Polyglottes. Eh oui, déjà. Pour le mois de juin, j’avais décidé de me remettre à l’espagnol (en plus d’étudier le japonais et le suédois), portant ainsi à trois le nombre de langues à travailler. J’avais un peu peur que cela soit trop ambitieux, mais finalement, je me suis vraiment plongée dans le « travail » (si on peut appeler ça comme ça, car la plupart du temps, j’y prends quand même beaucoup de plaisir) et j’ai mis à profit les quatre semaines passées. Je dois dire que je suis très contente de moi !

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10 idées pour améliorer la maîtrise de sa langue maternelle

Inspirée par [cet article] sur comment progresser dans sa langue source (langue étrangère), j’ai eu envie de rédiger un article sur comment améliorer sa langue cible ou langue maternelle. Contrairement à l’article de Food For Translators, ce billet ne vise pas exclusivement les traducteurs. J’espère que chacun (traducteurs y compris) pourra piocher une idée, trouver la motivation ou l’inspiration pour essayer, à sa façon, à son rythme, d’enrichir sa langue maternelle.

1) Dompter les mots inconnus

Il nous est tous arrivé, à un moment ou à un autre, de tomber nez à nez avec un parfait inconnu, un mot incongru dont la signification nous est aussi obscure que la liste des ingrédients sur un paquet de fraises Tagada. Mais il ne suffit plus désormais d’aller consulter ce bon vieux Robert, d’opiner du chef quelques secondes et de passer à autre chose. Votre mission si vous l’acceptez : utiliser le mot récalcitrant le plus souvent possible, en discutant avec Mémé, dans votre lettre à Tante Suzie, dans une réplique humoristique en 140 caractères… Et ce, jusqu’à ce qu’il ronronne à vos oreilles !

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