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Les Apprentis Polyglottes #9 : Retourner à l’école

Il est 19h45. Ouf, je suis à l’heure. J’ai dû courir en raison d’un problème technique dans le métro. Un peu essoufflée, je descends les escaliers de l’Institut suédois et me dirige vers une salle aux murs de pierres brutes, ornés de longues étagères couvertes de livres.

J’adresse un « Hej » timide aux personnes présentes dans la pièce.

« Vahéteurdu ? » m’interroge une femme élancée, de fines lunettes posées sur son nez pointu.

Je lui jette un regard paniqué. Elle répète :

« Vad heter du ? Comment t’appelles-tu ? »

Je bredouille « Jag heter Cathy »

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Les Apprentis Polyglottes #7

Mon nouveau rendez-vous quotidien avec les langues

Le mois de septembre a en quelque sorte été un mois test. J’ai essayé de diverses manières d’intégrer les langues dans mon quotidien. Cela n’a pas été chose aisée, surtout les deux dernières semaines, étant donné que j’ai commencé un stage à temps plein assez prenant ainsi qu’un master à gérer en parallèle. Sans parler de langues étrangères, mes journées sont donc déjà plus que bien remplies. Mais ce qui m’embête le plus, c’est qu’à cause de ce nouvel emploi du temps, je ne vais pas être en mesure d’assister aux cours de suédois et d’espagnol auxquels je m’étais inscrite à l‘Association philotechnique

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Les Apprentis Polyglottes #6

Voilà déjà le sixième rendez-vous des Apprentis Polyglottes. Cela fait 4 mois et demi que j’ai rejoint cette fine équipe de passionnées des langues et, à la veille de la rentrée, un petit bilan s’impose.

Bilan de 4 mois 1/2 d’apprentissage des langues

1) Le japonais

Si je me suis assez sérieusement remise à l’apprentissage des kanji, du côté de l’expression, ce n’est pas encore ça. Je ne me sens toujours pas plus capable de tenir une conversation en japonais. Je peux baragouiner quelques phrases, mais je suis toujours un peu frustrée de me sentir bridée par mon manque de vocabulaire et d’aisance. Mais je travaille mon oreille, et ce, avec plaisir, en regardant quelques drama.

2) Le suédois

Lorsque j’ai rejoint les Apprentis Polyglottes, je ne parlais pas un mot de suédois et je ne connaissais quasiment rien du pays. Aujourd’hui, mon niveau de langue est toujours très limité (on n’avance pas assez vite à mon goût niveau grammaire avec la méthode Assimil), mais je me suis équipée afin de poursuivre mes progrès (livre audio, dictionnaire, magazines…). Je suis assez contente de voir que j’arrive par moment à déduire le sens d’une phrase dans une revue, que je capte quelques mots voir des phrases basiques dans un film… Et surtout, je suis partie une semaine dans le pays. J’ai ainsi pu commencer ma découverte de la culture suédoise, pour laquelle j’ai eu un vrai coup de cœur. À tel point que j’ai des objectifs à long terme très ambitieux : je voudrais faire du suédois l’une de mes langues de travail en traduction. Alors forcément, lorsque je reviens sur ce que j’ai acquis jusqu’à présent, je me dis que c’est encore peu, bien trop peu à mon goût. Mais c’est un début. Continue reading

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Les Apprentis Polyglottes #5

Après un mois de juin particulièrement productif, mon mois de juillet est beaucoup plus mitigé. Tout d’abord, car j’ai commencé à travailler et ai donc eu moins de temps à consacrer à mes langues, mais aussi à cause de certaines préoccupations personnelles qui m’ont un peu détournée de mes objectifs ces dernières semaines.

I) Bilan du mois de juillet

Suédois

Le gros point noir de juillet, c’est le suédois. Je m’étais fixé des objectifs très ambitieux, car je voulais progresser un maximum avant mon séjour en Suède. Malheureusement, je ne m’y suis pas du tout tenue. Je me suis mis trop de pression, transformant en corvée ce qui devrait être exclusivement un plaisir ! Du coup, j’ai volontairement mis le suédois de côté, en me focalisant sur ce qui me faisait envie afin d’éviter de me dégouter bêtement de cette langue.

Résultat, je n’ai quasiment rien fait de ce que j’avais prévu : j’ai lu le premier chapitre de mon livre pour enfant qui s’est avéré d’un niveau plus élevé que je ne pensais (adolescent), et surtout vraiment rebutant. C’est sûrement ce qui m’a bloquée par la suite… Niveau grammaire, je n’ai étudié qu’une seule leçon d’Assimil. Mais pour compenser, j’ai commencé à chercher de la musique en suédois. J’ai découvert quelques artistes qui me plaisent et j’essaie donc de privilégier l’écoute de façon plaisante. J’ai également commencé à rentrer du vocabulaire et des phrases dans un logiciel de répétition espacée (le bien connu Anki).

Bilan : 0 objectif atteint, mais j’ai appris à relativiser, à ne pas trop me mettre la pression (l’apprentissage des langues doit rester un plaisir) et je me remets doucement au suédois pour le plaisir.

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« La traduction littéraire, avant d’être un métier, c’est une passion » Entretien avec Corinne Atlan (2/2)

Suite et fin de l’entretien avec la traductrice Corinne Atlan. La première partie est disponible [ici !]

Du Bout des Lettres : Comment procédez-vous lorsque vous traduisez un roman du japonais ?

Corinne Atlan : Je commence toujours par faire un premier jet très proche du texte original. Je reste très littérale et j’obtiens un texte « entre-deux ». Ce n’est plus du japonais mais ce n’est pas encore tout à fait du français. À ce moment-là, il y a déjà quelque chose qui se dégage : les sons, la phrase, le rythme. Je crois qu’idéalement, il faudrait appliquer à la traduction de roman les mêmes principes qu’à la traduction de poésie. Il faudrait toujours tenir compte du rythme et des sons. L’ordre des mots, c’est autre chose. Quand j’étais étudiante, on nous répétait qu’il fallait essayer de conserver l’ordre des mots. Or, la structure de la phrase japonaise est inversée par rapport au français et, je me suis aperçue, par exemple en traduisant des haïkus, que j’étais parfois plus proche du texte en inversant, en mettant le début à la place de la chute, parce qu’alors le texte français devenait beaucoup plus fort et collait mieux à ce qui était exprimé en japonais. Ce qu’il faut avant tout respecter, même dans le roman, c’est la chair du texte : la sonorité, le rythme, la longueur. Lorsqu’on est obligé de faire une longue périphrase, c’est toujours embêtant. Je le fais aussi, bien sûr, il y a des cas où on ne peut pas faire autrement, mais j’ai toujours l’impression de tricher un peu.

D.B.d.L. : Vous n’avez jamais recours aux notes ?

C.A. : Non, pas de note. Je ne suis pas trop favorable aux notes. Si on est obligé de mettre une note, c’est que quelque part, on a renoncé à quelque chose. Sauf s’il s’agit d’un ouvrage savant, ou d’un roman historique.

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« La traduction littéraire, avant d’être un métier, c’est une passion » Entretien avec Corinne Atlan (1/2)

Distraitement, je feuillète un exemplaire jauni de l’Histoire sans fin. Il est tôt, le restaurant est encore vide. C’est au Café-Livres que j’ai donné rendez-vous à Corinne Atlan, traductrice prolifique, connue notamment pour avoir fait découvrir Murakami au lectorat français. Au programme : un déjeuner qui s’annonce passionnant, où nous allons parler de son parcours, du Japon et du métier de traducteur. Elle arrive, souriante, vêtue d’un blue jeans et d’un blouson brun. L’été ne s’est pas encore installé et l’air est vif. Pourtant, son sourire réchauffe la pièce. Mais ce qui me marque surtout, c’est la lueur qui s’allume dans son regard lorsque je prononce le mot « Japon »…

Du Bout des Lettres : Au départ, qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser au Japon, à apprendre la langue japonaise ?

Corinne Atlan : À l’époque, j’avais dix-sept ans et envie de faire quelque chose qui m’intéressait vraiment. J’avais surtout envie de voyager, de découvrir le monde, et puis j’aimais les langues étrangères, alors je me suis inscrite en linguistique à la Sorbonne, et parallèlement aux Langues-O. J’ai choisi le japonais car c’est sans doute ce qui symbolisait pour moi le plus difficile et le plus lointain. Mais cela aurait pu être une autre langue. J’ignorais tout du monde asiatique. Ce qui m’attirait, c’était avant tout le terme « Langues et Civilisations Orientales ». Et j’étais fascinée par les idéogrammes, alors par curiosité, j’ai fait aussi un peu de chinois. Cela m’a moins plu parce qu’en chinois, il faut passer d’abord par l’apprentissage des tons. Le japonais, on pouvait s’y plonger tout de suite, et j’ai immédiatement aimé la sonorité de cette langue, elle était, comment dire, familière… Je ne sais pas précisément ce qui a été le déclic, pourquoi le japonais plutôt qu’autre chose. Mais au bout de deux mois, je pouvais dire pourquoi j’avais envie de continuer : tout ce que je découvrais me passionnait.

Un sanctuaire shinto à Nezu (Tokyo) ©Amanda Sherpa-Atlan

D.B.d.L. : Vous pensiez déjà à la traduction à ce moment-là ?

C.A. : Oh, moi, je n’ai jamais pensé… à rien ! J’ai été portée par mes choix du moment, par la vie. J’avais envie de faire plein de choses. J’ai toujours adoré lire et rêvé d’écrire, c’est sans doute ça le fil conducteur.

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