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POLI 8 – Les images de la science

Poli numéro 8
Les images de la science
Sortie le 20 février 2014
12 euros

 

Tout beau, tout chaud, le nouveau numéro de POLI (avec une de mes traductions) demain dans toutes les bonnes librairies. Vous pouvez aussi le commander [ici].

 

Sous la direction de : 

Maxime Boidy, Marion Coville et Catherine Derieux

Historiens et penseurs contemporains se passionnent toujours davantage pour les liens étroits qui unissent la science à l’imagerie. Encore s’agit-il de préciser ce que ces deux termes désignent. Mathématiques, chimie, histoire de l’art, sociologie ? Cartographies, esquisses, métaphores, photographies ? Ce sont l’ensemble de leurs relations possibles qui intéressent les contributeurs et les contributrices de ce numéro, consacré à la visualisation de la pensée scientifique sous ses formes les plus diverses et les plus inattendues.

À l’instar de la reproduction ordinaire médiatisant l’œuvre d’art, l’imagerie scientifique est parfois restée discrète, voire transparente. Des films mettant en scène experts, laboratoires et prototypes, aux expositions déployant des dispositifs pour rapprocher la science des publics, la représentation du

savant dans la culture populaire ou celle du savoir dans la culture muséale sont autant de visibilités restées dans l’ombre, auxquelles ce numéro prête une attention particulière. Il s’agit de montrer qu’au-delà de la scientificité même, l’image et le regard ont toujours été à la pointe de la culture scientifique. Ils en sont les indispensables compléments, un constat que les développements médiatiques et techniques les plus récents ne cessent de conforter.

 

Sommaire

  • Des visibilités restées dans l’ombre (Maxime Boidy, Marion Coville, Catherine Derieux)
  • Le futur au présent : les prototypes diégétiques et le rôle du cinéma dans le développement scientifique et technique (David Kirby)
  • L’invention de la personnalité scientifique : l’interview de Chevreul par Nadar (Charlotte Bigg)
  • Incertitude (Nicolas André et Laurence Bordenave)
  • Science de l’image et culture visuelle – Entretien avec W.J.T. Mitchell (Maxime Boidy)
  • De l’histoire de l’art aux Visual Studies (Susan Buck-Morss)
  • Les nouvelles images de la théorie sociale (Maxime Boidy)
  • De la cartographie dynamique au design analytique : la représentation graphique en question (Anne-Lyse Renon)
  • Le rôle des images en mathématiques (Étienne Ghys)
  • Cobaye ou joueur ? La science dans les jeux vidéo (Simon Bachelier et Heather Kelley)
  • Quand le labo s’expose : communiquer la recherche scientifique dans un musée (Morgan Meyer)
  • Des réseaux sociaux au FabLab : la culture scientifique et ses publics – Entretien avec Marion Sabourdy (Marion Coville)
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#3

D’un geste, elle désigne la salière.

Passe-moi le sel. Même ça, incapable de le dire. Passe-moi le sel. Les mots qui butent à la frontière des lèvres. Non. Avant ça. Coincés déjà derrière le front.

Pourrait dire s’il te plaît. Pourrait dire merci. Même plus capable d’adresser la parole.

– C’est bon ?

Grognement. Hochement de tête. Regard au fond de l’assiette. Infecte, ça non plus, incapable de le dire. Alors mentir. Alors feindre. Alors se taire.

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[Extrait] L’écume du vent

J’aime les aéroports. Ou plus exactement le hall des arrivées dans les aéroports. Ils sont emplis de la joie des retrouvailles. Après s’être acquitté des laborieux contrôles de sécurité, avoir subi la fouille corporelle, car peu importe qu’on enlève chaussures, montre, ceinture, ce maudit portique sonne toujours à notre passage, après avoir passé plusieurs heures enfermé dans un avion, assis dans un siège trop étroit à côté d’un inconnu qui s’accapare l’accoudoir, après avoir dû jouer des coudes pour récupérer ses bagages, on franchit enfin les portes automatiques et l’on est accueilli par un mur de visages souriants, impatients, cherchant des yeux un être aimé. C’est également ce que j’ai trouvé à mon arrivée à l’aéroport de Göteborg. Des embrassades, des cris de joie, des sourires pétillants. Une grand-mère qui se saisit maladroitement d’un enfant posté sur les épaules de son père. Qui s’extasie sur les centimètres acquis par la grande sœur, une fillette de dix, peut-être onze ans, depuis la dernière fois que la petite famille lui a rendu visite. Plus loin, une femme aux cheveux dissimulés sous un foulard qui fait hululer sa langue, une main devant la bouche. Qui ouvre grand les bras pour que s’y précipite une autre femme avec un autre foulard. Une jeune fille mince et belle qui pousse un léger cri lorsqu’enfin apparaît le garçon qu’elle aime. Qui goûte avidement ses lèvres alors qu’il tient encore sa valise à la main, ne se souciant pas de son indécence, n’en ayant même pas conscience. Elle se sert contre lui comme s’il risquait de disparaître à nouveau, comme s’il risquait de lui échapper. Les regarder me fait mal. Un peu. Moins maintenant. Ça me fait comme gratter une plaie pas tout à fait cicatrisée, comme arracher une croûte épaisse de sang coagulé. C’est encore douloureux, mais on n’y résiste pas. On laisse perler une goutte de sang et on est un peu soulagé.

Moi, personne ne m’attend à Göteborg. Personne n’est venu me chercher à l’aéroport. Pas de visage souriant qui me soit destiné. Alors je ne suis pas pressée. Je peux rester là des heures à observer les gens. Je regarde ceux qui passent près de moi pour jeter distraitement une carte postale dans la boîte aux lettres jaune à côté de laquelle je me suis assise. Je ne sais pas pourquoi j’ai choisi ce banc, justement celui-là. Ma lettre, je n’ai pas besoin de l’envoyer. Tu n’es plus là pour la recevoir. J’ignore même pourquoi je prends la peine de l’écrire, de t’adresser ces mots vains qui se perdront avec le temps comme l’écume avec le ressac des vagues.

J’aimerais qu’un visage s’illumine à mon arrivée à l’aéroport. J’aimerais que ce visage, ce soit le tien. J’ai beau savoir, j’ai beau savoir au plus profond de ma chair, je ne peux m’empêcher de le chercher parmi la foule, de tressaillir lorsqu’une ressemblance me surprend. Lorsqu’une silhouette se profile qui pourrait être la tienne. Ça ne dure qu’un instant, une demi-seconde d’espoir insensé. Puis la silhouette se retourne et ce n’est pas toi. Je peux alors sentir le vent s’engouffrer dans le trou béant que ton départ a laissé dans ma poitrine. Il me faut souvent quelques secondes pour reprendre mes esprits. Plusieurs heures pour reprendre mon souffle. Je m’assois sur un banc, près d’une boîte aux lettres, dans un aéroport. Je regarde les gens. J’imagine leur vie. J’essaie de ne pas penser à la nôtre.

[Premiers paragraphes de ce roman précipité, L’écume du vent, que j’ai proposé pour le Prix Nouveau Talent et dont je parlais ici]

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Prix Nouveau Talent. Premier roman. L’heure du bilan.

Le 30 septembre 2013. 23h57. Je relis une dernière fois le contenu de mon message. Vérifie la présence du petit trombone signalant la pièce jointe. Le nom du fichier attaché. Tout est en ordre. Je clique sur « Envoyer ». Je peux enfin laisser échapper un soupire de soulagement.

Je l’ai fait. J’ai rempli mon contrat. J’ai envoyé un manuscrit pour participer au Prix Nouveau Talent. Et jusque dans les derniers temps, je n’ai pas été sûre d’y parvenir.

Dure, la vie d’écrivain…

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Poli 7 – Les imaginaires comestibles

Le POLI nouveau est arrivé, avec deux traductions signées de mes petites mains.

Des émissions de télé-réalité où s’affrontent des chefs en herbe aux publicités vantant les mérites de la « pêche durable » en passant par les polémiques autour de la traçabilité de la viande, les représentations médiatiques de la cuisine et de l’alimentation rejouent et déplacent les anxiétés et tensions du monde social. Traditionnellement associée à un art de vivre et à la domesticité, la cuisine suscite depuis les années 2000 un regain d’intérêt médiatique. Blogs, émissions télévisées, festivals et productions cinématographiques, la culture culinaire et de l’alimentation est devenue le lieu privilégié d’une reformulation des identités nationales, régionales et transnationales, mais également des identités de genre. Elle s’offre ainsi en tant que performances sensorielles, spectacles culturels, rituels politiques et techniques du corps. Le numéro 7 de la revue Poli – Politique de l’image s’attache à détailler les recettes médiatiques selon lesquelles se forment les imaginaires comestibles qui nourrissent les identités contemporaines, aussi bien en France qu’à l’international.

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En 2012, j’ai…

 

2012 a été une année riche en émotions, pleine de découvertes, de surprises, de projets et d’inattendu. Pas toujours rose, pas toujours drôle. C’est tout de même avec une pointe de nostalgie que je lui ai fait mes adieux le 31 décembre dernier.

Mais c’était pour mieux accueillir 2013, les bras grands ouverts, pleine d’espoir et d’enthousiasme. Des rêves et des idées folles dans tous les recoins de mon esprit. Avec quelques craintes aussi. Mais encore et toujours avec la même envie.

 

En 2013, je voudrais :

  • lire 42 livres dont 1/2 en anglais
  • publier 50 articles sur Du Bout des Lettres
  • retrouver les 4393 visiteurs de l’an dernier
  • retourner en Suède
  • passer plus de temps auprès des chevaux et continuer d’apprendre à leur sujet
  • réellement progresser en suédois
  • continuer à apprendre et à passer d’agréables moments aux Matinales du traducteur, rencontrer de nouveaux (futurs) collègues
  • voir les ambitions de l’équipe de Poli se concrétiser
  • continuer à écrire, ici et ailleurs
  • douter, réfléchir, pleurer, rire… apprendre aussi. Mais surtout continuer d’avancer.

 

Très bonne année à tous.

 

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