Située au 4, galerie du roi à Bruxelles se trouve une minuscule librairie aux couleurs chatoyantes. J’hésite un instant devant la petite porte, puis entraîne mon homme par le bras. À l’intérieur, un espace étroit où cohabitent carnets colorés, gadgets divers et livres pour enfants. Dans un coin, un petit escalier surmonté d’un panneau indiquant « cuisine, tourisme… ». Intriguée, je descends.
La librairie se niche voluptueusement à l’étage inférieur. Je retrouve cette sensation de plénitude et de bonheur diffus que je ressens à chaque fois devant une telle concentration de livres dans un espace réduit. Je ne crois pas avoir déjà vu autant de guides de voyages rassemblés au même endroit ! Instinctivement, ma main se glisse vers le cartoville de Sydney. Puis parcours les rayonnages, avide, curieuse, presque fébrile. Elle saisit un à un divers volumes, en tourne les pages fluides, puis les repose délicatement. Je m’efforce de rester raisonnable, de ne pas serrer contre mon cœur les ouvrages chéris dont je ne saurais alors plus me défaire. Puis, détachant mon regard des tranches aux titres tous plus alléchants les uns que les autres, je remarque une porte blanche, ouverte, donnant sur une toute petite cour. Je passe la tête au-dehors. Je me sens comme Alice face au terrier du lapin blanc, lorsque j’aperçois une seconde porte…
J’ai l’impression de découvrir la caverne d’Ali Baba. Une nouvelle petite pièce remplie de livres me tend les bras. J’avance encore de quelques pas. Et c’est alors une vaste salle sortie de nulle part qui apparaît sous mes yeux ébahis. Mais quel est donc cet endroit magique ? Ici encore, une enfilade de cocons aux parois recouvertes de bouquins, des tables présentoirs qui croulent sous les pages… Les rayons semblent se multiplier inlassablement, je n’en parviens jamais à bout. Mais là-bas, c’est bien un nouvel escalier que j’aperçois ? Je suis tellement excitée que je dois me retenir de courir. Je sens que ce qui m’attend là-haut est encore plus extraordinaire que tout le reste !
Je grimpe les marches avec une précipitation contenue. J’émerge au coin d’une étagère de bois clair… et je reste sans voix devant la sublime galerie aux arabesques dorées. Le plafond est si haut que je découvre une balustrade nichée dans un coin. Là-bas, une nouvelle entrée, bien moins confidentielle que la première, donne sur la Galerie des Princes. En haut, « Tropismes » est écrit en néons blancs. Je suis amoureuse de cet endroit.
11, galerie des Princes
Bruxelles
Ouvert tous les jours
Photos by Thierry Tournié
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