Elle a les cheveux blancs. Nue, elle se regarde dans le miroir de la salle de bains. La main d’un homme est posée sur son sein gauche. A la place du droit, une béance. Une ruine. Tout ce qu’il reste de son combat contre la maladie.
De ce corps nu, encore hâlé, encore lisse, le regard ne retient que ce creux anormal, ce manque, ce vide. Ne s’accroche qu’à cette ligne tremblotante, un peu boursoufflée, cette cicatrice tracée dans la chair.
D’un mouvement douloureux, la femme rassemble ses longs cheveux blancs, les fait glisser par-dessus son épaule. Couvre d’un voile argenté ce qu’elle ne sait plus cacher.