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Les Apprentis Polyglottes #2

Dans un précédent billet, je vous ai parlé des difficultés auxquelles je devrais probablement faire face lors de mon apprentissage du japonais et du suédois. Mais j’ai oublié de vous parler d’un aspect crucial, encore plus important : pour quoi apprendre ces langues est facile ! En effet, mieux vaut se concentrer sur ce point et partir à la conquête des kanji avec enthousiasme et optimiste, non ?

Finger in ze nose !

1) Le japonais

J’adore cette langue et je l’ai déjà côtoyé un certain temps. Il s’agit donc principalement de me remettre dans le bain. Apprendre du vocabulaire est ainsi beaucoup plus simple et rapide car j’ai déjà une certaine familiarité avec la langue (notamment les deux alphabets syllabaires), et lorsque je croise de nouveaux kanji, je repère immédiatement ceux que je vais retenir facilement.

Mon chéri se met aussi au japonais ! Bien sûr, nous n’avons pas le même niveau, mais je vais ainsi pouvoir l’aider à avancer plus rapidement tout en renforçant mes propres connaissances. Et dans quelques semaines, il pourra aussi m’aider à réviser des listes de vocabulaire… On va pouvoir s’entraider et c’est un atout non négligeable.

Je trouve que le système d’écriture japonais est très ludique. Pour certains, c’est un véritable calvaire ces trois types d’écriture. Moi, au contraire, j’adore ça ! C’est pour moi une motivation supplémentaire d’apprendre la langue. Et concernant les kanji, il existe des méthodes pour simplifier leur apprentissage. Cela fera sûrement l’objet d’un prochain article.

Le japonais est aussi une langue qui emprunte énormément de vocabulaire aux langues européennes, notamment l’anglais. Autant de mots que l’on peut employer dès ses débuts avec la langue !

La prononciation est vraiment facile pour un français. La langue japonaise dispose d’un nombre de sons relativement limités, et aucun d’eux ne pose de difficulté insurmontable. Après s’être habitué au « u » (entre notre « u » et notre « ou ») et au « r » (entre le « r » et le « l ») japonais, aucun souci.

En japonais, on ne s’embête ni avec les articles ni avec le genre ou le nombre ! Et il n’y a que deux nivaux de politesse qui, du coup, ne se confondent pas comme en français avec le nombre de personnes à qui l’on s’adresse (vous : vouvoiement singulier ? vouvoiement pluriel ? tutoiement pluriel ?).

Et je pourrais sûrement continuer longtemps comme ça !

2) Le suédois

Tout comme le japonais, le suédois emprunte de nombreux mots à l’anglais (et un peu au français aussi), ce qui a pour merveilleuse conséquence de nous faciliter grandement l’apprentissage du vocabulaire.

D’ailleurs, le suédois ne comporte qu’environ 40 000 mots, contrairement au français qui tourne autour des 100 000 et à l’anglais avec (ça fait mal !) environ 200 000 mots.

Le suédois utilise l’alphabet latin, ce qui me simplifie la tâche, mais dispose de trois lettres utilisant des signes diacritiques (ä, å et ö) histoire de donner une petite touche exotique car il est vrai que j’aime assez les langues utilisant un autre système d’écriture que celui du français. Ici, j’ai donc trouvé un compromis.

La conjugaison et la grammaire du suédois sont réputées pour être assez simples. Par exemple, le suédois n’a pas de cas (à part un reste de génitif apparemment, je verrai ça en temps voulu).

Il est très facile de créer des mots en ajoutant un suffixe ou un préfixe ou simplement en assemblant deux mots entre eux. De même, on peut former un verbe en ajoutant simplement un –a à la fin d’un nom. Magique !

Mon « premier mois » d’apprentissage (enfin plutôt mes trois semaines)

Pour être honnête, je n’ai strictement rien fait les deux premières semaines. Du coup, arrivée à la fin du mois d’avril, j’ai commencé à paniquer et à me dire que je ne pouvais tout de même pas décevoir mon abondant lectorat (hum hum). Alors j’ai décidé de prendre mes responsabilités et j’ai ouvert un bouquin. J’ai commencé à feuilleter le dictionnaire visuel japonais / anglais dont je vous ai déjà parlé en termes élogieux et je me suis mise à noter des mots sur des bouts de papier. Lorsque j’en ai eu une vingtaine, j’ai cherché ces mêmes mots en suédois et je les ai notés en dessous du japonais. Puis je suis allée les scotcher un peu partout…

J’ai recommencé les jours suivants, si bien qu’aujourd’hui, ma chambre est couverte de petits papiers bleus et violets. C’est un peu bête, mais comme ça, j’ai toujours sous les yeux un peu de japonais et de suédois et j’apprends du vocabulaire sans m’en rendre compte. Notamment des noms de choses que j’utilise tous les jours, ce qui pourrait s’avérer utile, non ? Ce procédé a aussi pour avantage de m’avoir fait revoir mes kana rapidement. En effet, dans le dictionnaire que j’utilise, les mots sont le plus souvent écrits en kanji avec une transcription en romaji (caractères latins). Or, certains kanji étant vraiment trop compliqués pour moi, je devais m’efforcer d’écrire les mots en kana à partir de la transcription. J’ai ainsi pu voir quels étaient les quelques caractères que j’avais oubliés et combler immédiatement ces lacunes.

En revanche, l’inconvénient de cette méthode, outre une décoration d’intérieur plutôt désastreuse, c’est que j’ai tendance à ne lire que le japonais… Par facilité, ou par affinité peut-être. Autre souci, je ne crois pas que le dictionnaire visuel que j’utilise pour le japonais existe en suédois. J’utilise du coup un dictionnaire en ligne qui me propose de nombreux mots en suédois pour une seule requête. Il est souvent facile d’identifier le mot que je cherche, mais dans certains cas, je ne peux éviter une certaine incertitude. C’est dans ces moments-là que je regrette de ne pas avoir un prof de suédois sous la main. Cela fait partie du jeu de l’apprentissage en autodidacte…

Mes objectifs pour le mois prochain :

Tout bon site de développement personnel vous apprendra qu’il faut définir des objectifs « SMART » (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et limités dans le Temps). Mais il est tout aussi important, du moins à mon avis, de prévoir une récompense à s’accorder si l’on atteint ses objectifs. Aussi motivé soit-on pour apprendre une langue, on a toujours une baisse de régime à un moment ou à un autre. Se prévoir des petites récompenses agit comme une carotte, et puis c’est une méthode plutôt agréable ! Alors voyons voir…

1) Japonais

Dans un premier temps, je voudrais revoir les kanji que j’avais si durement appris à l’époque de l’Inalco. Pour ce mois de mai, je vais me fixer l’objectif de 100 kanji (soit 25 par semaine) car il s’agit principalement de révision. Je pourrais m’évaluer grâce aux flashcards que j’avais fabriquées à l’époque ainsi que grâce aux fiches d’exercices de l’Inalco que j’ai conservées.

La récompense : Je m’offre un resto japonais à la fin du mois !

Ensuite, je voudrais apprendre 100 nouveaux mots de vocabulaire. Je vais commencer par me faire un petit test pour voir combien de mots j’ai appris sur tous ceux que j’ai affichés chez moi. Ceux que j’ai déjà assimilés ne compteront pas dans les 100 mots à apprendre, les autres oui.

La récompense : J’irai m’acheter quelques gourmandises chez Kioko, une épicerie japonaise.

Enfin, il faut penser à se remettre à la grammaire ! On va y aller doucement en revoyant les six premières leçons du Hirake Nihongo que j’avais déjà vues lorsque j’étais à l’Inalco. Pour m’évaluer, je pourrai faire les exercices du livret mais je n’ai malheureusement personne pour me corriger… Enfin, comme il s’agit avant tout de révisions, ça devrait tout de même aller.

La récompense : J’ai le droit d’aller flâner chez Junku, la librairie japonaise.

2) Le suédois

Pour le suédois, je pars quasiment de zéro alors l’une des priorités, c’est d’apprendre des mots de base. Je vais me fixer le même nombre que pour le japonais, 100, déjà car c’est un chiffre rond, et surtout parce que cela me permet plus facilement d’équilibrer mon apprentissage des deux langues.

La récompense : J’achète le cartoville de Stockholm pour commencer à rêver (et à préparer !) mon séjour en Suède.

Ensuite, je vais regarder ces fameux suffixes et préfixes qui permettent de former de nouveaux mots car c’est un moyen simple et rapide d’étendre son vocabulaire. Pour ce premier mois, je vais essayer d’en trouver et d’en « analyser » dix. Il faut également que je commence à regarder la grammaire. À la fin du mois, je voudrais être capable de rédiger un court texte pour me présenter grâce au vocabulaire appris et à quelques bases de grammaire.

La récompense : J’irai goûter une spécialité culinaire au Café suédois.

Enfin, il est capital que je travaille mon oreille. Je vais donc essayer d’écouter du suédois pendant quatre heures par semaine. Cela peut être par le biais de la radio, de façon passive, ou tout simplement en regardant un film dans la langue (ce qui me permettrait aussi de me familiariser avec la culture).

La récompense : Je cherche un/e correspondant/e suédois/e sur Penpalworld ou un site du même acabit.

Le programme pour ce mois de mai est assez ambitieux mais me semble malgré tout faisable. Qu’en pensez-vous : l’est-il trop ? Ou au contraire pas assez ? Quels exercices me conseilleriez-vous d’intégrer dans mon programme pour progresser plus vite ?

Rendez-vous le 4 juin prochain !

(Et n’oubliez pas d’aller faire un tour chez Tiphanya, MiliEvertkhorus et Lynnae, les autres apprenties polyglottes)

 

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16 thoughts on “Les Apprentis Polyglottes #2

  1. Pfff, je suis fatiguée rien qu’à la lecture de tes objectifs ! En même temps tu as raison d’établir un programme concret et des récompenses attractives. J’avoue que le café suédois est un lieu qui me tente depuis longtemps. Ah, mince, moi c’est le japonais que j’apprends. Mais d’un autre côté tu présentes le suédois comme une langue tellement simple que ça donne envie de s’y mettre.
    Voici le site que j’utilise pour écouter la radio en japonais. Il y a pas mal de choix en suédois
    http://www.multilingualbooks.com/online-radio-swedish.html
    Bon courage

    • cathymini says:

      Haha, en même temps, moi je ne suis pas en partiel, je peux me permettre de prévoir beaucoup de choses à faire :) Peut-être suis-je trop ambitieuse mais comme j’ai du temps libre en ce moment, je vais essayer de le mettre à profit. Et je pense en effet que définir des actions concrètes est le seul moyen pour que je fasse réellement quelque chose. Si c’est trop vague, je vais me retrouver comme la semaine dernière à paniquer au dernier moment parce que je n’ai rien fait…
      J’ai choisi d’accorder mes récompenses avec la langue d’apprentissage, mais si le Café suédois te tente, rien ne t’empêche d’en faire une récompense, même pour le japonais. Et comme ça, on pourra y aller ensemble ;)
      Bon courage !

  2. Justine says:

    Salut! J’ai une question: pourquoi tu as l’air de privilégier largement le vocabulaire au détriment semble-t-il des autres aspects de l’apprentissage d’une langue? En tant que débutante pour le suédois par exemple, cela pourrait être des petites phrases simples, courantes, des questions-réponses, des manières de saluer etc. Pourquoi simplement des mots, seuls, hors contexte?
    Bise Muta

    • cathymini says:

      Hey Muta ! Pour le moment, c’est vrai que je ne me suis occupée que du vocabulaire (j’ai écouté un peu la radio aussi), mais il faut dire que je n’ai pas fait grand chose de manière générale. Pour mon programme de mai, si tu regardes bien, c’est tout de même un peu plus varié. Pour le suédois, je vais apprendre du vocabulaire, certes, mais aussi regarder un peu la grammaire puisque mon objectif est d’être capable de rédiger un court texte pour me présenter. Je commence par apprendre un peu de vocabulaire de base parce que, tout simplement, tu as besoin de mots pour faire une phrase :) Et comme ça, je peux non seulement essayer de déchiffrer les textes de mon bouquin, mais aussi produire moi-même des phrases, sans regarder toutes les deux secondes la section vocabulaire. Je prévois 100 mots pour ce mois-ci, ce n’est pas énorme. Mais s’ils sont bien choisis, on peut déjà faire beaucoup de choses avec. Je pense que je vais commencer avec les pronoms, quelques verbes utiles et quelques noms. Des mots qui, justement, me permettront de construire des phrases simples.

  3. De sacrés objectifs, on va dire que tu n’y vas pas de main morte! Mais vu que tu te fais des récompenses (un très chouette concept d’ailleurs), tu as de quoi être motivée…

    J’aime bien ton énumération des facilités de chaque langue, tu es très positive. En te lisant, j’avais envie de dire. Oui, mais ça c’est difficile, ça c’est difficile! Hehe! Continues comme ça!

    Sinon pour tes objectifs, je dirai de voir des films en suédois et en japonais, juste pour se faire l’oreille….

    • cathymini says:

      Comme j’ai du temps libre (pour le moment du moins…), j’essaie de bien avancer car je sais bien que si mon niveau de suédois est vraiment nul lorsque je devrais reprendre les cours et tout, je serais sûrement découragée. On y croit, on y croit ^^
      Oui, j’essaie d’être positive. Il y a quelques temps, j’ai essayé de me mettre au coréen mais je me suis sabordée moi même car je n’arrêtais pas de penser à quel point c’était difficile. Vraiment pas la bonne méthode :D
      Oui, je vais essayer de me dégoter quelques films pour ce mois-ci. Pour le japonais, ça devrait aller mais le suédois, je ne sais pas trop. Tu as des titres à me conseiller ?

      • Les Emigrants est très intéressant, même si c’est un vieux film. Après, je n’avais pas trop exploré, mais il y a toujours la version suédoise de Millénium pour le contemporain!

  4. Ouaoh ! Ça, c’est de la motivation, je suis impressionnée ! Je ne vois pas trop quoi dire d’autre, si ce n’est que j’ai hâte de voir les résultats le mois prochain ^^

    • cathymini says:

      Merci pour le lien Laurent. Ce logiciel a l’air plutôt pas mal, je ne connaissais pas ^^ ça me fait penser à Anki (dont il faudra que je parle ici un de ces 4). Il faudra que je compare les deux… J’ai l’impression que celui-ci est plus complet.

      • Tu as essayé Anki ? Je ne connaissais pas et la geek que je suis pourrait tout de suite trouver ça plus sympa d’apprendre les kanjis sur le pc qu’avec les listes de kanjis de l’Inalco…

        • cathymini says:

          Oui bien sûr ! C’est pas mal pour réviser, mais j’ai du mal à apprendre de nouveaux kanji avec… Il faudra que j’en parle dans un article un de ces jours. J’aime bien les bouquins de kanji de l’Inalco, je trouve qu’ils sont pas mal faits. Mais ce qu’il y a de bien quand on apprend en autodidacte, c’est qu’on n’est pas obligé de se plier à l’ordre d’apprentissage imposé à la fac. Il y a certains kanji qu’on apprend très tôt à l’Inalco et qui décidément n’arrivent pas à rentrer dans ma petite tête. Là au moins, je peux les passer et aller directement à des kanji que j’aime bien :) Par exemple, j’ai fait une liste de fruits l’autre jour et le kanji de « pêche » est rentré tout seul ! Je ne sais même pas quand on est censé l’apprendre à l’Inalco mais certainement pas en 1ère année…

  5. Whaouh! Tu es vraiment bien organisé… et surtout, ton idée de récompense est excellente! Je te souhaite bon courage pour ce mois-ci.
    Le suédois me tente beaucoup, mais chaque chose en son temps. Oh et je suis sure que tu aimeras beaucoup Stockholm, c’est vraiment une chouette ville.

  6. Pingback: Les apprentis polyglottes [2] | Falaise Lynnaenne

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