Voilà, les personnages sont posés, le décor est planté.
Il est 9h50. Je marche au radar sur le boulevard Haussmann, le nez plongé dans « Lettres à D. » que j’ai emprunté parmi le monticule de livres qui siège sur notre table de travail. Arrivée au 14, je relève enfin la tête. Deux de mes camarades laborantins sont là. On se salue, on discute. Puis le mouvement s’amorce.
On dégaine les badges, on marche droit vers l’ascenseur. Comme si nous étions chez nous. Car cette salle vitrée est devenue notre seconde maison. Notre cocon. Toute la ruche bourdonnante autour de nous est comme oblitérée dès que la porte se referme. Et le temps de la « vraie vie » disparaît. Nous pénétrons un autre temps. Autonome. Comme une respiration retenue.
Dans cette salle vitrée, le monde extérieur n’existe plus. Continue reading