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Un roman de bleu, de laine et de congères

Ces instants-là, de Herbjørg Wassmo

[Le résumé]

CVT_Ces-instants-la_6533Publié chez les belles éditions Gaïa et brillamment traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier, Ces Instants-là est un roman de bleu, de laine et de congères. Peuplé de goélands et de sorbiers.

C’est un récit composé de chapitres courts. De phrases courtes. Émaillé d’une ponctuation où le point domine. Telle la caresse d’un pinceau traçant des impressions, le récit semble en pointillés. Un silence entre chaque point, un espace au creux duquel il revient au lecteur de se glisser. Pour les relier.

L’absence de noms, de détermination, fait des personnages des silhouettes floues, sans visage, dans lesquelles le lecteur peut s’introduire, comme ces décors peints de fêtes foraines où passer la tête. Dans ce récit à la troisième personne, pourtant découpé dans l’étoffe même de l’intime, les personnages ne sont pas seulement privés de nom, mais souvent aussi de pronoms personnels. Sont faits de phrases tronquées. Le personnage principal surtout. Mais peu à peu, son « je », le « elle » semble revenir, réinvestir les pages, signe que cette héroïne discrète dont nous partageons les pensées s’affirme, que sa voix s’affermit.

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Rencontre avec Fanny Wallendorf, traductrice de Raymond Carver et Neal Cassady

Vendredi 5 décembre 2014 à 18 h

À la librairie Floury, 36 rue de la Colombette à Toulouse – Entrée libre

livres

Rencontre autour de Grandir et Durer (entretiens avec Raymond Carver) et Un truc très beau qui contient tout (correspondance de Neil Cassady)

 

Fanny WallendorfNée en 1974 dans l’Aube, Fanny Wallendorf se consacre à l’écriture depuis toujours. Écrivain, la traduction est pour elle la meilleure école d’écriture qui soit. Elle a publié Un truc très beau qui contient tout, premier tome de la Correspondance de Neal Cassady aux éditions Finitude, projet auquel elle se consacre entièrement depuis 4 ans, et dont le tome II paraîtra en mars 2015. En octobre 2014 est également paru Grandir et Durer (éditions Diabase), un recueil d’entretiens inédits de Raymond Carver. Fanny Wallendorf a traduit d’autres textes (théâtre de Carver, sous-titrages de longs métrages…) et publié des nouvelles dans diverses revues. Elle poursuit actuellement son travail avec la traduction d’autres œuvres et l’écriture d’un recueil de nouvelles.

 

Rencontre organisée par le master métiers de l’écriture de l’université Toulouse II avec le soutien de la Maison des écrivains et de la littérature.

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La traduction, un art polymorphe

Vendredi 28 novembre 2014

de 9 h 30 à 17 h 30

Conférences, entretiens et table ronde pour découvrir diverses facettes du métier de traducteur, la diversité de ses spécialisations.

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Programme

Matin

9 h 30 Séance inaugurale par Carmelo Cancio

10 h 15 La traduction audiovisuelle, avec Mona Guirguis (entretien animé par Julie Bonnet et Catherine Derieux)

11 h 15 Pause

11 h 30 La traduction de romans policiers, avec Jean-René Dastugue (entretien animé par Katharina Puhst et Simon Verdière)

12 h 30 Fin de la matinée

Après-midi

14 h La tradaptation (traduction créative), par Carmelo Cancio

15 h La traduction de poésie, par Benoît Casas

16 h Pause

16 h 15 Table ronde avec Carmelo Cancio, Benoît Casas et Jean-René Dastugue (animée par Catherine Derieux et Nick Newth)

17 h 30 Fin de la journée

 

Les intervenants

Carmelo Cancio est traducteur et consultant en communication multilingue, spécialisé en tradaptation (traduction créative) institutionnelle. Fondateur et directeur du cabinet Cancio Communication à Auch (Gers), depuis 1990, il est également docteur en espagnol, titulaire d’une maîtrise en philologie anglaise et auteur de La traduction professionnelle en France. Il enseigne à l’Université de Toulouse II (Centre de traduction, d’interprétation et de médiation linguistique).

Benoît Casas traduit de la poésie italienne (Sanguineti, Pasolini, De Angelis) et anglo-américaine (Hopkins, Stevens). Il lit, écrit (poésie et théorie), édite (Nous), voyage et photographie en Italie. L’ordre du jour, son dernier livre en date(s) a paru en 2013 chez Fiction & Cie, au Seuil.

Venu à la traduction après avoir remonté patiemment la chaîne du livre, Jean-René Dastugue a dans un premier temps traduit des ouvrages ayant trait à la nature et à la gastronomie. Amoureux des romans policiers depuis toujours, sa bonne étoile met sur son chemin le manuscrit de The Blackhouse de Peter May qui deviendra L’Île des chasseurs d’oiseaux (Rouergue Noir, 2009), premier volet de la trilogie de Lewis. Il a, depuis, traduit les ouvrages de Dan Waddell et de Peter Guttridge. En plus de son activité de traducteur, il enseigne à l’université de Toulouse II au sein des filières édition.

Titulaire d’un master de traduction audiovisuelle de l’Université de Nanterre, Mona Guirguis travaille dans ce secteur depuis plus de huit ans. Spécialisée dans le sous-titrage, le voice-over et la traduction de scénario, elle a notamment collaboré avec M6, Canal +, Arte ou France 5.

 

 

À l’université Toulouse II Jean Jaurès, campus du Mirail — Salle d’étude de la bibliothèque centrale

5 allée Antonio Machado, M° ligne A Mirail Université

Entrée libre

 

Journée organisée par les étudiants du master métiers de l’écriture, avec le soutien de la Maison des écrivains et de la littérature.

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Translation 101

101

C’est un petit livre rouge pétant qui fait le tour de la blogosphère et que les traducteurs s’arrachent. Vous ne pouvez pas le louper !

Et ce serait d’ailleurs fort dommage, car 101 things a translator needs to know est une mine d’informations et de conseils parfaitement ciselés.

Le titre résume tout : 101 trucs et astuces à grignoter par-ci par-là ou à dévorer façon buffet à volonté. Jamais indigestes, ces courts billets sont pleins d’humour et surtout de bon sens. À mettre entre toutes les mains.

101 est l’un des rares livres desquels vous ne pourrez jamais dire : « Je n’ai pas le temps de le lire ».

Quelques favoris :

  • #19 Bilingualism is no guarantee of a good translator (j’en parlais ici)
  • #55 Mind the gap (parce que dès que ça parle ponctuation, je suis heureuse)
  • #61 Beware of recycling (où l’on apprend que les traducteurs ne sont pas des écolos du style)

On en parle aussi très bien [ici], [là] et [là].

Vous le voulez ? (Bien sûr que vous le voulez) [C’est par ici].

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Marie Nimier. Absence et perte

nimierLes 7 et 8 juillet prochains se tiendra à l’University of Kent (4 rue de Chevreuse, à Paris) un colloque sur l’œuvre de Marie Nimier, organisé par Ana de Medeiros et Carine Fréville. Pour découvrir le programme (qui s’annonce passionnant), cliquez [ici]. Un entretien avec l’auteure est prévue le deuxième jour à 14h30.

L’œuvre littéraire de Marie Nimier comprend à ce jour plus de vingt volumes. Elle se compose d’expérimentations dans les domaines de la fiction, de l’autofiction, de la littérature pour la jeunesse, du théâtre et des paroles de chansons, et a reçu plusieurs prix prestigieux, tel le Prix Médicis en 2004 pour La Reine du silence. Son texte le plus récent, Je suis un homme, a été extrêmement bien accueilli par la critique et largement commenté. Il a donné lieu à un débat particulièrement animé dans l’Hexagone au sujet de son exploration du genre et de la sexualité. Toutefois, il continue la réflexion de longue date de l’auteure sur les thèmes intrinsèquement liés de l’absence et de la perte.

Marie Nimier a écrit une douzaine de romans publiés chez Gallimard et largement traduits dans le monde entier, dont Sirène en 1985 (couronné par l’Académie française et la Société des Gens de Lettres), puis La Girafe, Anatomie d’un chœur, L’Hypnotisme à la portée de tous, La Caresse, Celui qui court derrière l’oiseau, Domino (prix Printemps du roman), La Nouvelle pornographie, La Reine du Silence (Prix Médicis 2004), Les Inséparables (Prix Georges Brassens et Prix des Lycéens d’Evreux) et Photo-Photo. Son dernier romanJe suis un homme, est sorti en janvier 2013, toujours aux éditions Gallimard.

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« Créer les Éditions Nomades, c’était un défi personnel » : rencontre avec Florie Bodin

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Les Éditions Nomades, créées par Florie Bodin et Lucille Pachot, publient des guides de voyage « faits par des voyageurs pour des voyageurs ». Très attachées à l’image et à l’aspect esthétique, elles proposent également des albums jeunesse, des carnets de voyage ainsi que des livres et tirages d’art.

Les Éditions Nomades ont fêté il y a peu leurs trois ans d’existence. L’occasion de revenir avec l’une des fondatrices sur le cheminement de cette petite maison qui vous emmène loin !

Vous avez créé votre maison d’édition dès la fin de vos études, à la suite d’un master professionnel. Pourquoi ce choix ?

Tout d’abord, par envie d’entreprenariat. Mais les circonstances ont aussi beaucoup joué. J’ai suivi ma formation en alternance. À la fin de mon contrat d’apprentissage, la maison d’édition pour laquelle je travaillais a été mise en vente et délocalisée à Clermont-Ferrand. Il n’a donc pas été possible pour moi de rester dans cette structure. C’est toujours un peu frustrant : j’avais la sensation d’avoir vraiment créé mon poste et développé des compétences me permettant d’aller plus loin.

À ce moment-là, je connaissais déjà Lucille. Dans le cadre de notre master, nous avions évolué ensemble sur des projets et notre collaboration fonctionnait bien. Au détour d’une discussion, nous avons évoqué notre envie d’entreprendre, au départ plutôt sur un mode associatif pour essayer de mettre à profit nos compétences. Mais le projet a rapidement pris une plus grande ampleur, nous voulions y mettre plus de sérieux et de cadre. Nous avons donc décidé de monter une société et de nous donner les moyens pour que ça marche. Nous avions envie de voir jusqu’où nous pouvions aller. C’était aussi un défi personnel.

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